Tuesday, December 9, 2014

Des Fleurs pour Algernon, Daniel Keyes

Ce livre m'a tapé dans l’œil quand j'ai regardé un épisode de CROSSED sur le film Le Cobaye. 
Ne me demandez pas pourquoi, mais ça me tentait bien de lire l'histoire d'un jeune homme mentalement retardé qui subit une opération afin de devenir intelligent.

Ce livre est un véritable rafraîchissement quand on a besoin de changer un peu de genre d'histoire et de narration. Pourtant ce n'est rien d'incroyable: nous sommes dans le New York des années cinquante, Charlie Gordon écrit un journal un peu avant puis après son opération, ainsi on peut suivre l'évolution pas à pas de cet homme dans sa nouvelle façon d'être.

Le début peut être assez difficile à lire, puisque Charlie écrit avec beaucoup de fautes d'orthographes, de conjugaison, de syntaxe, c'est un peu la fête du slip les premières pages. 
Clairement, je ne le conseille pas du tout en lecture V.O, parce que l'anglais bourré de fautes ça doit être compliqué les amis. Au passage, je salue le travail du traducteur sur ces passages.


Clairement, pour moi, ce livre a été une claque.
Ce n'a pas été non plus un coup de cœur, mais tout de même. je ne pense pas qu'on puisse lire ce livre et y rester indifférent. 
Ce livre fait partie de ceux qui vont faire réfléchir sur certaines choses: qu'est-ce que l'intelligence? 
Pourquoi pense-t-on que quelqu'un est plus intelligent que quelqu'un d'autre? L'intelligence a-t-elle des limites et des failles?
C'est vraiment passionnant de voir ce bonhomme paumé de la vie qui finalement continue de rester ce qu’il est au plus profond de lui-même malgré une augmentation de son Q.I. 

Charlie est très attachant, d'abord du fait que nous entrons totalement dans l'intimité de sa vie de part le journal intime, mais surtout parce que nous suivons son évolution: on assiste à la croissance accélérée d'un enfant qui devient adolescent puis adulte intellectuellement.

Au départ il prend conscience qu'on ne le voyait que comme un objet d'étude, même pas comme un être humain. Puis plus son intelligence augmente, moins il admire les personnes qu'il considérait comme "intelligentes" avant de le devenir lui-même. Et lorsque son intelligence elle-même commence à dépasser celle des plus grands savants, il se retrouve alors aussi seul et rejeté que ce qu'il a pu être avant son opération.
Sa relation avec Alice est également très belle: toute l'intelligence du monde ne parvient pas à l'aider à surmonter, comprendre ou mieux gérer ses sentiments pour elle. Ils ont une relation qui est sincèrement touchante, voire poignante à certains moments.

Quelques mots sur la fin du roman, sans spoiler bien sûr:  j'ai été totalement bouleversée, j'en ai versé des larmes. Cette fin est tout à fait appropriée, on peut s'y attendre mais ça n'enlève rien à la magie émotionnelle qui est crée. 

Pour résumer, je pense pouvoir aisément dire que ce livre est un petit bijou à ne pas manquer !

Si une introspection dans l'humanité vous tente, embarquez dans le voyage avec Charlie, vous ne le regretterez pas !




Sunday, November 9, 2014

Lire en V.O, mode d'emploi



Si vous avez envie de redécouvrir vos œuvres favorites en V.O, ou tout simplement de vous lancer dans la grande aventure, voici quelques conseils à suivre, à modifier et à transgresser...


Choisir son livre

Si vous avez envie de vous lancer dans la V.O, vous ne pouvez pas attaquer l'intégrale de The Lord of the Rings d'emblée. Si vous attaquez un gros livre avec un style particulier, ou un classique, vous allez peiner. Vous mettrez des plombes à finir un chapitre, et au moment de s'y remettre, vous allez grogner.

Ne vous prenez pas la tête, pour votre premier livre en anglais (mais vous pouvez vous mettre au portugais, au japonais, au danois... si vous avez déjà quelques bases bien sûr!), choisissez:

- soit un livre que vous avez déjà lu, comme ça vous connaîtrez déjà l'histoire dans ses grandes lignes. Mieux vaut le choisir si vous aimez beaucoup l'histoire, puisque vous la connaissez déjà ce sera plus agréable.

- soit un livre pour enfant/ un livre contemporain/ un livre court, des catégories qui à mon sens sont plus simples à aborder. 

Je vous conseille évidemment la saga des Harry Potter dans cet esprit, les deux premiers tomes ont un format tout à fait acceptable, avec un vocabulaire à la portée de tout le monde.
Si vous avez aimé Roal Dahl étant enfant, c'est aussi l'occasion ! Pour des livres un peu plus "adulte", essayez les nouvelles (qui se disent "short-stories" en anglais. Une "novel" est en fait un roman pour nos voisins outre Manche).



Ne pas se mettre la pression

Vous ne comprenez pas le sens de tel ou tel mot ? Ce n'est pas grave ! Si vous avez saisi le principal de la phrase que vous avez lue, vous pouvez zapper ce mot, si si !

Très souvent le contexte de l'histoire vous permettra d'éclaircir le sens d'un mot nouveau. Vous pouvez aussi vous amuser à les chercher dans le dictionnaire, mais il y en a beaucoup quand on commence à lire en anglais, et c'est un travail titanesque!

Vous n'avez pas envie de continuer ce livre ? Ce n'est pas grave non plus, vous avez le droit de le laisser tomber ou de décider de le mettre en pause pour le reprendre plus tard.

Oui, c'est vrai qu'il vous faut une base dans la langue que vous lisez en V.O, soit à travers des cours, soit si vous avez la chance d'être né(e) dans une famille polyglotte. Mais vous n'avez pas besoin d'avoir autant de vocabulaire que dans votre langue maternelle: souvenez-vous des premiers livres que vous avez lus, ne vous inquiétez pas, ça va venir!



Petit plus

Il est sorti récemment une collection Harrap's qui pourrait être intéressante pour ceux et celles qui voudraient commencer à lire en V.O. Il s'agit de livres dans lesquels tous les mots de vocabulaire qui pourraient poser difficulté sont donné en marge. 
Le pitch de l'histoire est un peu expliqué avant le début du roman, ce qui peut être une aide précieuse.

Pour les besoins de cet article -oui, je suis une vraie professionnelle moi-,  je me suis penchée sur un livre comme ceci, Life of Pi de Yann Martel, dont j'ai fait la revue il y a quelques temps. Personnellement je n'ai pas été particulièrement convaincue par un tel format de livre. Je me suis sentie gênée dans ma lecture par toutes ces annotations. De plus, il y a tellement de mots expliqués que le rythme de lecture est franchement cassé, et j'ai vite abandonné l'idée d'acquérir du vocabulaire de cette façon. Mais bon, on sait pas, ça pourrait vous convenir ;)



Quelques livres qui peuvent être sympas lorsqu'on débute dans la V.O :




- The Hobbit, Tolkien



Les boutiques en ligne qui peuvent proposer un rayon V.O (n'hésitez pas non plus à fouiller dans les boutiques d'occasion de votre ville) :





Si vous avez des questions ou d'autres astuces à partager, n'hésitez surtout pas, et en attendant... I wish you a good reading !

Friday, August 15, 2014

L'histoire de Pi/ Life of Pi, Yann Martel

Comment ai-je pu avoir envie de lire ce livre ?
Eh bien lecteur, sache que je suis une jeune fille influençable, et qu'il ne m'a fallu qu'un marque-page pour commencer cette lecture. Lors d'un voyage en Angleterre, je m'étais trouvé un marque-page super chouette intitulé "50 books to read before you die", et comme tu me vois venir, ce livre en faisait partie. 
La seconde raison qui m'a poussée à lire cet ouvrage est l'édition particulière que je me suis procurée: édité par Harrap's en version originale, ce livre explique en marge les mots et les expression difficiles. Trouvant le concept intéressant, j'ai voulu essayer pour voir si ce concept était vraiment une bonne idée. 



J'ai été très surprise par ce livre, dans le bon sens heureusement.
Autant l'avouer tout de suite: je ne voyais pas ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant dans l'histoire d'un adolescent coincé sur un bateau de survie avec un tigre. J'étais très curieuse de voir ce que pouvaient raconter ces 381 pages.

Et je n'ai pas été déçue !
Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, aussi incroyable que cela puisse paraître en voyant le résumé, ce livre est passionnant. Il est divisé en trois partie, dont la partie centrale raconte donc la fameuse dérive sur le bateau de survie avec le tigre.
La première partie est très intéressante, elle apporte une réflexion sur la vie et sur les choses qui nous entourent qui est très intéressante. J'ai beaucoup, beaucoup aimé le fait que Pi (Piscine Molitor Patel de son nom complet... l'histoire de ce nom est fabuleuse) soit un fervent pratiquant de trois religions différentes: l'hindouisme, le christianisme et l'islam. C'est très intéressant de voir qu'il choisit d'aimer son Dieu à travers trois convictions différentes, qu'il les rassemble pour faire quelque chose à sa sauce dans laquelle il se sent bien, sans haine ni contradictions. Toutes les religions qui se tapent dessus devraient lire ce livre...
J'ai aimé la vie au zoo, les petites anecdotes sur le nom du tigre, sur les professeurs de Pi, sur le surnom qu'on lui a donné à l'école. Ça rend le récit très vivant et captivant.

On ne dirait pas comme ça, mais il lui arrive plein de choses sur ce bateau.
Les cent premières pages de la deuxième partie sont consacrées aux premiers jours, puis la temporalité se rétrécit pour ne livrer que les épisodes marquants du périple. Les rebondissements sont totalement inattendus, il y a deux ou trois épisodes dans ce livre qu'on ne voit pas du tout venir et qui donnent une dynamique incroyable au récit.
J'aime aussi beaucoup les touches d'humour ou d'ironie qui sont apportées, certains épisodes glauques ou difficiles passent mieux ainsi.  Pi est un personnage auquel on s'attache vite, d'abord parce qu'il a trois religions et que je trouve ça juste hors du commun, ensuite parce que nous lisons le récit d'un homme plus âgé qui parle de ce qu'il a vécu jeune. Pi a une distance critique intéressante par rapport à son histoire. Pour ce qui est du tigre, curieusement, je m'y suis attachée aussi, avec ses gestes et ses expressions quasi humains. La relation entre les deux êtres sur ce bateau est une cohabitation pacifique, avec un rapport de force dominant/dominé. Ce que je trouve intéressant, c'est que Pi précise bien que sans ce tigre, il serait sans doute mort sur ce bateau.

Globalement, je dirais que le message de ce livre est que l'être humain est quelque chose de formidable, un animal parmi tant d'autres qui ne vaut ni plus ni moins, et que la nature est bien faite. Du moins c'est ce que j'en ai retenu. Le message religieux ne mettra en colère ni les croyants, ni les athés. Il suffit d'avoir l'esprit ouvert et d'accepter que les opinions divergent et on découvre un vrai message de tolérance dans ce livre.


Pour ce qui est de cette édition particulière, je dirais qu'elle ne m'a pas été très utile.
Après, j'ai déjà une base de vocabulaire suffisante pour ne pas me sentir gênée quand je ne comprends pas un mot.
Quelques fois j'ai eu recours aux notes de la marges et j'aurais plusieurs remarques à faire sur le sujet:

- tout d'abord, il y a tellement de notes qu'on a parfois du mal à retrouver la note qui nous intéresse.
- ces traductions ne sont valables que pour le contexte du livre ou de la phrase dans laquelle se trouve le mot. Il est très probable que si vous apprenez un mot grâce à ce livre et que vous le retrouvez ailleurs, il n'ait pas le même sens.
- je trouve certaines traductions un peu limitées, mais elles peuvent être suffisantes pour des débutants

Sur ce, je vais aller voir l'adaptation ciné !


Wednesday, July 23, 2014

A Song of Ice and Fire, petit bilan (sans spoiler)

L'année dernière avant mes partiels je découvrais la série ultra connue Game of Thrones (notez que commencer cette série avec les partiels approchants n'est PAS une bonne idée), et je suis devenue complètement accro.



Comme à chaque fois que je regarde une adaptation qui me plaît, je me jette toujours sur le bouquin d'origine. Et là il faut vous accrocher mes amis, parce que George R.R. Martin, l'auteur des livres, a beaucoup, BEAUCOUP écrit.

Je pense que toutes les intégrales doivent totaliser entre 4000 et 5000 pages (non je n'ai pas mis un zéro en trop), ce qui est juste ÉNORME. Je ne pense pas qu'on puisse se rendre compte, mais ce bon monsieur a juste fait un travail de titan dans cette série, qui n'est même pas encore finie.
On commence même à dire sur internet qu'il n'arrivera jamais au bout de sa saga. 
J'avais tendance à me dire que ces gens exagéraient, mais parvenue à la fin de l'intégrale 5, je ne peux que penser la même chose.  

L'histoire est une fresque tellement immense et exhaustive que je peux vous assurer qu'on est encore loin du dénouement final de la série. Enfin j'espère.

Au lieu de rédiger consciencieusement une revue pour chacune des intégrales (dont les premières commencent à se faire loin dans mes souvenirs), je préfère plutôt vous faire un gros bilan. Évidemment, je reviendrai sans doute sur les thématiques et les personnages de cette saga, puisque j'ai déjà repéré plusieurs choses très intéressantes à étudier.


Ce qu'on retient souvent de la série, c'est la violence et le sexe.
Et je ne sais pas si c'est juste moi, mais je trouve qu'ils se sont fait drôlement plaisir chez HBO.
Il ne se passe pas un épisode sans qu'on voie des seins ou une paire de fesses, ce qui devient vite lassant. Les bouquins présentent infiniment plus de subtilité: la violence se fait aussi psychologique que physique, et le sexe ne pointe pas le bout de son nez (haha) toutes les deux pages.

Nous sommes dans un cadre de fantasy classique, avec des codes d'honneur et des traditions purement médiévales, on retrouve donc tous les motifs de cette période: la femme bonne à marier, les alliances entre les différentes maisons, les chevaliers, pas d'électricité, des épées, des rois, de la magie et des dragons.
Mais comme vous êtes intelligents, je suis certaine que vous me voyez déjà venir d'ici...
C'est de la fantasy classique... OUI, MAIS !


Mais il y a plusieurs éléments qui rendent cette saga unique, efficace et passionnante:


- Le rôle des femmes

Les femmes ont beau être considérées comme des morceaux de viande vendus aux Lords en mariage pour sceller des alliances entre les maisons, elles ne se laissent pas faire pour autant. Je peux citer comme exemple absolu la petite Arya, deuxième fille des Stark, garçon manqué qui rêve de vengeance.
Mais d'autres personnages féminins donnent une vision beaucoup plus fraîche des femmes dans ce genre, comme Brienne de Tarth (femme "chevalier"), Cersei Lannister (reine fière et mère dévouée, mais un peu idiote quand même), Asha Greyjoy (pourquoi a-t-on changé son nom dans la série ???) et bien sûr la fameuse et tant aimée Daenerys Targaryen.



- Les Autres/ Les Marcheurs Blancs (The Others/ the White Walkers).

Je ne sais pas d'où George Martin tient l'idée des marcheurs blancs, mais je trouve que ce sont des "méchants" qui sont vraiment effrayants. Ce sont des cadavres que le froid change en sorte de zombies de l'hiver. Ils ont les cheveux blancs, les yeux d'un bleu presque blanc, et ils attaquent les vivants, qui une fois morts, rejoignent leur armée. Se retrouver face aux personnes mortes que nous avons connues, sans pouvoir les tuer, je trouve que ça a un potentiel frayeur de dingue.




- Absolument rien n'est manichéen dans ces livres. 

Rien n'est totalement bon, ni totalement mauvais, que ce soient les supposés gentils (les Starks) ou les supposés méchants (les Lannisters). On est d'ailleurs beaucoup plus proches des Lannisters dans les livres que dans la série, puisqu'on a accès aux points de vue de Tyrion, Jaime et même Cersei.
On peut comprendre les motivations et les sentiments de ces deux camps qui s'affrontent.
D'ailleurs j'éprouve un amour particulier pour les personnages les plus ambigus comme Tyrion, Littlefinger (Petyr Baelish), Varys, et Theon Greyjoy, qui ont des rôles essentiels d'ailleurs. Je dis ça, je dis rien.



- "L'effet Harry Potter"

Game of Thrones a eu tout simplement le même impact qu' Harry Potter sur moi.
Évidemment c'est une saga beaucoup plus adulte, beaucoup plus dure, crue et complexe (quoique...), mais ça ne la rend que plus fascinante. Oui c'est vrai, il y a des quantités ahurissantes de personnages qui se croisent, qui s'en vont et qui reviennent, qui disparaissent, qui jouent sur plusieurs plans...
Ça peut paraître compliqué mais le rythme des livres est suffisamment lent pour qu'on ait le temps de prendre le pli.
Pour ceux qui ont envie de lire les livres en commençant par là où la saison 4 s'est terminée par exemple, je vous le déconseille, vous risquez d'être déboussolés, la temporalité n'est pas du tout la même, et la série a pris quelques raccourcis pour simplifier les choses (ce qui est normal).
Comme avec l'univers d'Harry Potter, celui de Game of Thrones est crédible, quand je lis ces livres, j'ai envie d'y croire de toutes mes forces tellement cet univers est imprégné de sa propre histoire et de sa propre culture. 


Je vais m'arrêter là pour l'instant, mais c'est sûr et certain que je reviendrai sur cette saga, tant je la trouve incroyable. 
Si vous aimez la série, vous allez adorer les livres, c'est sûr !

Monday, July 21, 2014

La poupée de porcelaine, Maxence Fermine

Ce livre est la suite du livre intitulé La Petite Marchande de Rêves, je n'en ai pas rédigé de critique puisque ça fait un an que je l'ai lu et que je ne tenais pas encore ce blog. 
J'étais sortie du premier tome agréablement surprise. 
L'histoire de Malo ressemble un peu à celle d'Alice au Pays des Merveilles, mais l'auteur évite parfaitement le plagiat ou une ressemblance trop forte qui rendrait le livre ennuyeux. 




Dans ce deuxième tome, on se plonge à nouveau dans le Royaume des Ombres, cette fois-ci beaucoup plus hostile et incertain que dans le premier livre. Je pense que j'ai préféré cette ambiance un peu plus sombre, on sent que Malo est sur le point de tomber définitivement... Je ne sais pas si ce basculement dans le Royaume des Ombres représente une sorte de métaphore de la mort, mais en tout cas, c'est l'impression qu'il m'a fait, surtout à cause de la prédiction du chat Mercator. Ce livre peut avoir une double lecture je crois.

En revanche, c'est tout à fait le genre de livre qu'on peut offrir à un jeune lecteur sans qu'il ne s'enfuie en courant: le style est limpide et plutôt simple, l'histoire est facile à suivre et ludique, et le livre n'est pas bien épais. Il a une couverture et des petites illustrations qui sont adorables, ça en fait vraiment une bonne idée cadeau.




Pour moi, le gros gros argument en faveur de ce livre c'est la langue vermot qui est parlée par Sourdaud, Duredoreille et Septimus. Je ne sais pas quel travail incroyable l'auteur a du fournir pour élaborer un langage pareil, mais je le trouve très très réussi.
A chaque fois il utilise des mots qui sont légèrement "à côté" du mot qu'on utiliserait dans la langue française, ce qui fait qu'on comprend parfaitement ce langage. Et ce sont des mots désuets, ou avec des sonorités amusantes, ça me fait beaucoup rire (j'ai en tête l'exemple de l'expression "nez-en-moins" pour remplacer "néanmoins").


Si vous êtes plutôt jeunes et que vous ne savez pas quoi lire, allez-y avec La Petite Marchande de Rêves et La Poupée de Porcelaine, vous allez adorer.

Thursday, July 17, 2014

1Q84, tome 1 Haruki Murakami

Depuis 2 ans que je l'avais dans ma PAL, j'ai enfin attaqué la fameuse trilogie 1Q84 d'un de mes auteurs préférés. Je n'avais eu que des bons retours sur ce livre, et puis c'est un auteur que j'affectionne beaucoup, donc je suis partie le cœur léger dans ce nouveau roman...



Alors, je ne sais pas si c'est moi qui ai changé, mais j'ai ressenti quelques longueurs, je me suis ennuyée à certains passages. Je sais que c'est le rythme habituel de Murakami, mais depuis Danse, danse, danse je crois que je commence à avoir du mal avec cette lenteur. Peut-être aussi parce que c'est une histoire divisée en trois livres, l'histoire prend tellement son temps qu'on aurait presque l'impression qu'il ne se passe rien.
Et concrètement, il ne se passe pas grand chose dans ce premier tome, ce qui pour moi est une déception. J'ai eu vraiment l'impression de lire une bande-annonce pour une histoire vachement sympas.

Parce qu'on sent que le récit est intéressant, qu'il y a des idées et de la créativité. Mais dans ce premier tome, ce n'est qu'une surface qui est vaguement effleurée. Et pour un livre de 550 pages (j'ai l'édition poche), c'est quand même assez frustrant ! Encore j'aurais eu un teaser de 300 pages je lui en aurait moins voulu, mais là, c'était trop long.



Cette longueur mise à part, j'ai plutôt bien accroché au récit et à ses intentions.
Le message autour de la femme est très important je trouve. Que ce soit à travers Aomamé, Fukaeri ou les récits féminins qui jalonnent ce livre, on sent une véritable implication dans l'exposition de ce qui peut arriver aux femmes encore de nos jours.
Pour les allergiques au féminisme, rassurez-vous, Murakami ne vous endoctrine pas (d'ailleurs je ne sais même pas si c'est son intention). Ce livre peut constituer une prise de conscience autour de la condition de la femme, et j'ai beaucoup apprécié.

Le monde réel légèrement tordu que représente l'année 1Q84 est très réussi, on sent qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Avec le peu de choses qui se passent, on a quand même la puce à l'oreille: il va se passer quelque chose (mais en attendant on s'ennuie un peu les enfants !).

Pour ce qui est des personnages, j'ai beaucoup aimé Aomamé et Tengo, il n'y en a pas un que j'aimais plus que l'autre. C'était un plaisir de les retrouver à tour de rôle, pour cela, c'est vraiment bien joué!
Ce que j'aime toujours chez les personnages de Murakami, c'est que ce sont des sortes d'anti-héros capables de vivre des choses surréalistes. Ces deux personnages principaux sont tous les deux des écorchés de la vie, qui ont du se créer tous seuls mais qui ne baissent pas les bras et continuent d'aller plus loin. Je les admire vraiment, et c'est sans doute le seul argument de poids que je trouve pour lire la suite.

La perspective de devoir lire encore 1000 pages pour enfin savoir ce qu'il se trame derrière tout ça ne me réjouis pas beaucoup, on verra donc si je continuerai l'aventure 1Q84.

Sunday, July 13, 2014

Les reading tips

Lire des livres, c'est super.

Mais parfois, ça peut devenir un peu compliqué d'harmoniser sa petite vie et ses lectures.

Voici quelques petits trucs qui pourraient améliorer vos conditions de lectures au quotidien ! Enjoy !


La question épineuse des formats poches / grands formats

Les livres en grand format c'est beau, ça rend bien dans une bibliothèque, et même que c'est écrit gros ! MAIS, l'effet kiss cool de ces formats là, c'est le poids. Ces bouquins pèsent quatre tonnes et sont difficiles à transporter.

Ma solution ?
Je suis pas sûre que vous serez convaincue par cet argument, mais moi j'ai abandonné l'idée de trimballer mes grands formats dans mon (pitit) sac à main. Si j'ai un grand livre en cours de lecture, je le laisse chez moi, et j'emporte un livre de poche avec moi. Si vous tenez à ne lire qu'un bouquin à la fois, je ne vois qu'une seule solution: promenez-vous partout avec un graaaand sac à main, de préférence en bandoulière pour répartir le poids excessif du méchant gros livre.

Les livres poches eux, ont un autre inconvénient; ils s'abîment facilement dans nos sacs. Je me suis arraché les cheveux plus d'une fois en voyant que des pages et des couvertures s'étaient disgracieusement pliées entre deux classeurs. Ce sont particulièrement les livres que j'étudie en cours qui s'abîment, et j'ai donc trouvé l'astuce bête (mais on n'y pense pas forcément) de couvrir mes précieux. ET j'ai arrêté de prendre mes cours sur des classeurs, j'ai juste ma trousse et une pochette de feuilles. Aaah, la fac...


Les intégrales sont plus économiques

Je ne vous apprends sans doute pas grand chose en vous disant cela, mais quand on décide de lire une série de livres, le coût total peut revenir à des prix assez élevés. Les intégrales du Trône de Fer (bien sûr!), celles du Seigneur des Anneaux par exemple peuvent être intéressantes. Par contre, les intégrales, ça pèse lourd quand même !
Il existe le même genre de compilation chez les BDs et les mangas, ce qui est d'autant plus intéressant que ce genre de format peut devenir très très cher. Pour qu'il y ait intégrale, il faut souvent que l’œuvre ait été publiée il y a un certain temps en revanche.
Deuxième petit soucis: vous devez être à peu près sûr(e) que l'histoire vous plaira, sinon vous aurez dépensé beaucoup de sous pour quelque chose que finalement vous n'aurez pas envie de continuer.


mes petits post-its hema, on les trouve toujours en boutique si vous les voulez !

Les petits post-its

Ça, c'est ma lubie du moment.
Notamment pour retenir les citations et passages qui m'ont plu, je trouve ça très pratique. Je me suis offert plein de petits bidules qui collent que je garde dans mon sac où sur ma table de nuit pour marquer les pages qui sont importantes pour moi.

Ces petits trucs sont aussi très utiles en cas d'étude poussée d'un livre: pour marques les passages qu'on étudie en cours, ou marquer les pages qui sont utiles pour un exposé/thèse.



Lire en extérieur

Dans votre jardin, sur votre balcon, tout va bien. Par contre, si vous êtes dans un coin où il y a du passage, ça peut devenir compliqué.

- La solution du casque: Très souvent, je me colle la musique aux oreilles, en train, en tram où dans un parc. Alors, pas n'importe quelle musique, puisque chez moi, dès qu'il y a des paroles je les chante dans ma tête. Oui, je m'amuse beaucoup.
DONC, pour pallier à ce soucis, j'ai toujours sur mon MP3 (je fais partie des quatre français qui ont encore des MP3) un CD de musique instrumentale. En ce moment, je carbure évidemment à la bande-son de la troisième saison de GOT, qui est magnifique. Sinon, les incontournables restent chez moi les B.O de Harry Potter, les ballets de Tchaïkovski et l’œuvre de Mozart. Ce n'est pas très original, je sais.

- La solution du livre passionnant: celui qui vous prend aux tripes peut se lire partout. Pour moi il s'agira des GOT en ce moment par exemple. Je peux les lire avec des bébés qui pleurent assis à côté de moi sans problème (situation vécue...)


Le répertoire

C'est le saint Graal de l'organisation pour la lectrice chevronnée !
Il vous permet tout bêtement de répertorier tous les livres que vous avez lus, afin de mieux vous y retrouver, et aussi pour se rappeler quels sont les livres que vous avez lu dernièrement.

On peut utiliser un répertoire de beaucoup de façons différentes, je vous présente ici la mienne:
- classer en fonction du nom de famille de l'auteur
- noter d'abord le nom de l'auteur, puis le titre du livre
- noter le mois et l'année dans lesquels j'ai terminé le livre (je ne note pas le moment où je l'ai commencé, mais si ça vous dit vous pouvez le faire).

J'ai commencé mon répertoire il y a cinq ou six ans, et je n'ai pas pris la peine de noter les livres que j'avais lus avant de l'écrire, parce que je suis feignante.

Ces petits trucs n'ont l'air de rien comme ça, mais ils changent une vie de lectrice ! Ils m'ont permis de me remettre à la lecture doucement, tout en gardant un peu d'ordre.


Papouilles sur vous !

Thursday, July 3, 2014

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonas Jonasson

Je remercie au passage Emmaüs qui m'a permit de trouver ce petit bijou en parfait état pour 2 euros. La récup' c'est vraiment trop bien.
Après Misericordia, j'ai eu un peu envie de gaieté et de légèreté dans ce monde, et c'est donc tout naturellement que je me suis dirigée vers ce sympathique bouquin à la sympathique couverture.

Et je n'ai pas été déçue.


Pour moi, ce livre est absolument parfait en lecture d'été. Il comporte une bonne dose d'humour, d'originalité et d'inattendu. C'est vrai que c'est un peu compliqué de parler de l'histoire sans en faire de spoiler, puisque tous les éléments sont liés entre eux (même si on ne dirait pas au premier abord !).
Allan Karlsson est un petit vieux qui vient d'avoir 100 ans et qui s'enfuit de sa maison de retraite. L'histoire commence ainsi, et chaque chapitre débute avec la date. 
Entre les chapitres qui racontent l'histoire "présente" soit celle de 2005, sont placés des passages au sujet du passé d'Allan.

C'est une histoire très prenante, on se demande toujours ce qui va arriver à ce vieux suédois. Je trouve qu'il y a même un suspens qui s'installe au fur et à mesure. Même dans les passages au sujet de son passé, on a beau savoir qu'il ne va pas mourir quand il est menacé, on se demande toujours comment il va bien pouvoir réussir à se sortir de tout ça ! C'est un personnage très attachant, que je trouve très malin et surprenant. Il a un sens pratique et une logique qui sont simples mais imparables.

Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, j'ai adoré les personnages et la version des grands faits du 20e siècle qui est donnée. C'est tellement absurde qu'on accepterait presque ce qui est raconté ! 
L'idée que ce soit cet homme qui a influé et bouleversé de grandes choses de l'Histoire me plaît énormément. 

Je ne pense pas pouvoir en dire beaucoup plus sans révéler des éléments de l'histoire, mais si vous avez un livre à lire cet été, prenez celui-ci, vous ne le regretterez pas ! 

Si vous n'avez pas trop le temps ou une PAL d'été déjà bien remplie, regardez le film !


Je trouve que la bande annonce en révèle beaucoup déjà !

Si vous voulez une critique convaincante, positive et sans spoiler :


Sunday, June 29, 2014

Misericordia, Jack Wolf

Avant de commencer cette revue, il faut que je fasse le point sur le titre.
Pourquoi, mais pourquoi a-t-on modifié le titre original de ce livre ?
Pourquoi ce très cher George-Michel Sarotte a-t-il estimé pertinent de passer du titre original Raw Head and Bloody Bones à Misericordia ?? POURQUOI ? 
Le titre original est sublime est tout à fait pertinent dans le cadre de l'histoire, alors que le thème de la miséricorde n'apparaît qu'à la fin du livre, juste histoire de faire coucou. George-Michel, j'attends des explications, merci bien.

Pour commencer, le résumé de l'éditeur:


Foisonnant, bourré d'aventures et de rebondissements, un roman hors normes qui mêle philosophie des Lumières, leçons d'anatomie à la bougie et amours maudites. Portée par une écriture flamboyante, une oeuvre d'une richesse exceptionnelle. 

Tristan Hart a vingt ans quand il quitte sa campagne du Berkshire pour rejoindre Londres et les enseignements du légendaire Dr William Hunter. 
Étudiant surdoué, depuis toujours obsédé par la relation entre le corps et l'âme, son ambition de chirurgien est de soulager la souffrance. 
Mais dans le secret de son cabinet d'études, il est une chose que Tristan n'ose s'avouer : le plaisir extrême qu'il prend à infliger la douleur. 

C'est alors qu'apparaît dans sa vie la belle Katherine Montague...



Pour commencer, si vous souhaitez lire ce livre, ne lisez pas les citations qui en ont été tirées sur la quatrième de couverture, puisqu'elles constituent des éléments clés de l'histoire. J'ai donc trouvé que la maison d'édition  (Belfond) avait fait la quelque chose de très idiot, en plus de trahir le titre original.

La grande particularité de ce livre, que je n'avais croisé nulle part ailleurs, c'est la volonté de l'auteur d'employer les majuscules à chaque mot jugé important dans la phrase, comme au 18e siècle apparemment. Je ne savais pas qu'on faisait cela à l'époque, mais ça rend la lecture de ce livre particulière. Au début ça m'a même gênée, puisqu'on a l'habitude d'accentuer les mots en majuscule dans une phrase. Là j'ai eu un peu l'impression que chacun des mots était hurlé dans ma tête. Une fois qu'on prend un peu plus le pli, on comprend mieux pourquoi tel ou tel mot a été accentué plutôt qu'un autre. Mais ça reste quelque chose de subtil à saisir.

Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, située dans le siècle des Lumières, on suit la réflexion philosophique et éthique de Tristan, étudiant en chirurgie. J'ai trouvé cela très intéressant, les débats , les thèses et les interprétations différentes du monde. On sent vraiment la recherche et le soin que l'auteur à apporté à toute cette réflexion. Pour ma part, je n'ai pas trouvé les propos abordé très choquants (j'ai lu plusieurs revues qui disaient que ce livre avait défrayé les chroniques). Je pense qu'on peut se sentir choqué si on est absolument persuadé que la religion est la chose la plus importante de la vie et que Dieu existe. Mais après, si on pense cela ça n'empêche pas la lecture de ce livre. Il faut avoir l'esprit ouvert mes amis.


J'ai beaucoup aimé le personnage principal, qui, loin d'être un stéréotype de héros, montre ses faiblesses. Tristan Hart, de part son physique va souffrir de l'antisémitisme, et c'est quelque chose qui m'a vraiment frappée. Je n'avais jamais croisé cette haine de l'autre ailleurs que dans les livres sur la Seconde Guerre Mondiale. Ici, elle est totalement intégrée et acceptée dans la société, et ça, ça m'a choquée.
J'ai aimé le couple hors du commun qu'il forme avec Katherine, on a rarement l'occasion de croiser des histoires d'amour qui sortent des sentiers battus, et c'est franchement rafraîchissant. 
Globalement j'ai eu beaucoup d'affection pour les personnages: Tristan, Nathaniel, Katherine, Viviane, Erasmus.... Personne n'est totalement gentil ou méchant, et c'est toujours ce que je préfère. 

Je trouve que l'histoire prend bien le temps de s'ancrer dans son monde, ce qui peut donner l'impression que ça traîne en longueur au départ. Finalement le rythme est bien justifié dans l'histoire. 
Ce qui m'a le plus plu je pense, c'est l'hésitation permanente entre rêve et réalité, et le parti-pris de la fin m'a convaincue. 
J'ai aimé le conte de Raw Head and Bloody Bones, qui est essentiel à l'histoire (n'est-ce pas les messieurs de Belfond !!) et qui apporte tout un souffle magique à une ambiance réaliste du siècle des Lumières. 


Par contre, je vais mettre un bémol sur le dénouement final, puisque pour ma part j'avais deviné très tôt dans le livre l'identité de Raw Head. Ce qui est dommage, puisque la "révélation" ne m'a pas beaucoup touchée du coup. Deuxième élément qui m'a un peu gênée : si le but du roman était de brouiller la frontière entre réalité et imaginaire, je pense qu'il aurait été plus pertinent d'utiliser un point de vue interne à la troisième personne, plutôt que le première personne. Ce point de vue ci incite toujours le lecteur à croire le personnage qu'il suit, et donc finalement on ne remet jamais en cause ce qu'il voit au moment où ça se passe. 
Ces deux points mis à part, je trouve que pour un premier roman, Jack Wolf nous offre quelque chose de très intéressant.

Globalement je vous conseille ce livre, même s'il ne comporte pas autant de magie que je l'aurais souhaité !

Saturday, June 21, 2014

L'écume des jours, Boris Vian

J'ai mis un peu de temps à écrire cette revue, parce que je ne savais pas vraiment par où commencer avec ce livre. J'avais eu envie de lire ce livre au moment où il a été adapté au cinéma, et même si je n'ai volontairement pas vu le film, l'envie était restée dans un coin de ma tête.

A l'occasion des vacances, j'ai énormément de temps à consacrer à la lecture, et j'ai adopté un rythme de un livre lu par semaine, ce qui est beaucoup comparé à ce que j'ai pu faire ces dernières années.

J'ai lu ce livre en deux ou trois fois, un peu comme Nos Etoiles Contraires.
C'est un livre court, donc facilement accessible pour ceux qui n'ont pas trop de "temps à perdre dans la lecture" (la blague).


Tout le monde connaît ce livre, cette histoire d'amour "magnifique" entre Colin et Chloé, dans un monde futuriste parallèle au nôtre mais en même temps très proche de ce que nous connaissons.
Je n'avais jamais lu un livre de Vian avant, et j'ai donc été assez déroutée au commencement de ma lecture. J'ai eu quelques difficultés pour réussir à imaginer certaines choses, comme le piano-cocktail, mais mon amour pour les mondes réalistes et tordus a pris le dessus.

J'aime énormément l'univers proposé par Vian, et je comprends tout à fait pourquoi ce livre a eu tant de succès. Il y a une sorte d'équilibre étrange entre le merveilleux et le glauque, c'est très très déroutant. Mais, n'étant pas une fan de Poe pour rien, j'ai complètement accroché à ce côté dérangeant de l'histoire.


Ce que j'ai moins compris, c'est l'engouement du public autour du couple Colin/Chloé.
Je me demande si c'est juste à cause de mon caractère et de ma vision de ces choses, mais je ne les ai pas trouvé crédibles pour un sou. Ne me jetez par des pierres, je ne dis pas que c'est mal écrit, je trouve juste que leur amour sonne faux. Un peu comme toute l'histoire, ce qui en fait un élément tout à fait justifié dans cet univers. Mais ça a soulevé le problème de l'attachement aux personnages que j'ai tout considéré comme des êtres de papiers dans ce livre. Ça m'arrive très rarement de ne pas me sentir concernée par les personnages, leur histoire et leur personnalité. Là, ç'a été le cas.
 J'ai détesté Chloé, sans doute parce qu'elle est infantile, faible, capricieuse et superficielle (ce qui colle encore une fois très bien avec le monde de ce livre).
J'ai trouvé que ce pauvre Colin n'était qu'un benêt de plus qui se fait complètement avoir, mais il m'a plu. Il m'a touchée dans sa naïveté, qui elle n'est pas du tout agaçante, allez savoir pourquoi...

J'ai eu envie de filer des claques à Chick.
J'ai eu envie de jeter Alice dans les bras de Colin.
Mais mon personnage favori reste Nicolas, loin devant les autres. C'est le cuisinier de Colin, à la fois domestique et ami, qui incarne à lui seul le glissement de l'univers de Colin du bonheur vers une profonde tristesse. 

Parlons-en de ce glissement.
Bon je n'invente rien de nouveau, tout le monde avait remarqué je pense que si le livre débute dans une sorte de conte de fée moderne, il s'enfonce doucement dans un cauchemar. J'ai trouvé ça très ingénieux, très bien vu. L'ambiance change si imperceptiblement qu'on réalise à peine la différence énorme entre le début et la fin. Ce qui était drôle devient cynique, ce qui était réconfortant devient oppressant, ce dont on est sur devient tout d'un coup incertain.

En résumé...

J'ai beaucoup aimé l'univers de l'Ecume des Jours, j'ai moins aimé les personnages.
Du coup, pour moi, ce livre n'est pas spécialement un incontournable, à voir peut-être si je le relis.
On sent que c'est un livre qui a besoin de temps pour se faire apprécier. Mon avis n'est donc pas définitif, et je ne sais toujours pas quoi en penser. Ce qui est peut-être le but de Vian après tout...

Thursday, June 19, 2014

Duel



Tu m'as lacéré le coeur.

Je suis à terre, le souffle court, la vision trouble. J'ai perdu à ce jeu là.

Mes cheveux sont emmêlés, tout mon corps tremble. Je ne sais pas si j'arriverai à reprendre le contrôle. Pourtant il le faut, le combat n'est pas terminé.

Je ne sais pas si je suis capable de tenir très longtemps, je ne suis pas sûre d'avoir un petit cœur suffisamment solide pour supporter un nouvel assaut. Je suis là, prête à me donner toute entière, à me jeter dans la gueule du loup. Je me tiens debout et mes lèvres frémissent quand je te vois. Ce souvenir de toi se dresse devant moi, l'arme au poing. Je te regarde droit dans les yeux et je crois déchiffrer de la tendresse. Première erreur de ma part, j'encaisse un coup au flanc gauche.

La douleur réveille ma détermination et ma colère. Je lève mon bouclier le plus haut possible pour parer un nouveau coup. Mes muscles sont faibles et engourdis. Je me bats déjà depuis un moment et je n'ai pas eu droit à une pause. Toi, tu es multiple, tu envahis mon esprit et mon cœur. Tu es une armée entière qui me fait face. Je fronce les sourcils pour te faire croire que je suis en colère. Le coup te touche à l'épaule, mais tu titubes à peine. Tu es à peine décontenancé, et tu ripostes. 
Je ressens alors à nouveau la douceur de tes mains dans mon dos. A un poil de perdre le contrôle, j'arrive pourtant à me ressaisir et esquive l'attaque. L'assistance est touchée, je l'entends soupirer.
Je n'hésite pas à te fixer de mes yeux infiniment tristes. J'ai beaucoup de tristesse infinie en réserve. Tu n'y es pas insensible et ton regard flanche. Pendant une seconde, tu n'es plus à ce que tu fais, et je sens une faille.
Je te rappelle à quel point nous nous sentions bien tous les deux, et je rajoute que tu es important pour moi. Ca ne te plait pas d'entendre la vérité. Mais moi j'ai besoin de te la dire. 
J'ai besoin de te dire beaucoup de choses, et je hurle de frustration: il faut se taire. 

Dans cette bataille, pas de quartiers, sinon tu ne verras plus le jour se lever. La contre-attaque ne se laisse pas attendre, en plus d'être violente. Je me prends de plein fouet tes yeux brillants, ton parfum, ta voix douce. Je mords à nouveau la poussière. Cette fois c'en est trop, je n'en peux plus. 
Ma poitrine se serre et la douleur se propage dans tout mon corps. Je me plie en deux pour tenter de me ressaisir, mais c'est pire encore. Une joue contre la terre battue, l'autre joue brûlée par le soleil, j'ai le bout du nez qui touche un genou. 
J'ouvre la bouche dans un cri de douleur muet. 
Je suis incapable d'émettre le moindre son. 
Le silence est retombé autour de moi. Une fois de plus, je suis vaincue.

Wednesday, June 4, 2014

Terrienne, Jean-Claude Mourlevat

Ce livre dormait dans ma PAL depuis pas moins de trois ans, ce qui commençait à être long, n'est-ce pas ?

A l'occasion de la fin de l'année scolaire, des vacances et de toutes ces joyeusetés, je me suis donc attelée à faire baisser le niveau de ma pile à lire, en commençant par ce vétéran des bouquins non lus.

J'avais acheté ce livre juste pour son auteur, ce qui est très rare pour moi (ça m'est arrivé avec Jean-Luc Marcastel, Serge Brussolo ou encore Haruki Murakami), mais j'ai une admiration sans bornes pour cet auteur. Il a écrit Le Chagrin du Roi Mort, qui est sans doute son livre le plus connu, mais mon petit chouchou restera toujours Le Combat d'Hiver, qui est un de mes coups de cœur de tous les temps. Vraiment. Sans rire, allez le lire. Vite.


Bref, Terrienne raconte l'histoire d'Anne, une jeune fille dont la sœur a disparu.
En passant sur une certaine route non loin de Saint-Étienne (élue la ville la plus sexy de l'année 2011), elle parvient à atteindre une dimension/ un univers parallèle où elle apprend que sa sœur est retenue prisonnière.
Elle se retrouve donc dans un monde où les humains ne respirent pas, ne pleurent pas, cliquètent au lieu de rire et éprouvent un profond dégoût pour les Terriens. Ces derniers sont réduits à l'état de légende, et le bruit, la saleté, le contact physique, les odeurs, et la cuisine sont des choses qui sont inconnus de ces êtres qui sont finalement... peu humains.

Ça peut paraître un peu farfelu comme synopsis, et je pense que si on est un écrivain médiocre (=moyen) le concept n'aurait sans doute pas collé. Mais ici, on parle de Jean-Claude Mourlevat.
Et cet auteur est bon, son écriture est fluide, et ses univers, quels qu'il soient, sont toujours convaincants. Ses histoires n'ont pas de pitié pour les personnages, si quelque chose de douloureux et de choquant doit arriver, le lecteur n'est pas épargné. Et c'est bon !

C'est un auteur qui ne se fiche pas des ados, et ça fait plaisir.


J'ai trouvé l'univers parallèle au nôtre absolument convaincant.
Pour éviter que le lecteur ne se sente totalement étranger avec ce monde, l'auteur utilise des hybrides entre les humains et ces êtres là pour expliquer et décrire cet univers. Les hybrides sont à la fois humains comme les terriens, et humains comme les personnes de ce monde parallèle, ce qui fait qu'on découvre les habitudes terriennes à travers le regard de personnes qui n'y sont pas du tout habituées, et c'est très amusant.
La nostalgie d'Anne pour son monde est contagieuse et on n'a qu'une envie: se rouler dans l'herbe et inspirer la vie à pleins poumons.

En parlant de respirer, je trouve que c'est très intéressant de faire de la respiration la différence fondamentale entre ces deux espèces d'humains. Ceux qui ne respirent pas, avec leur poitrine inerte, ont l'air d'être des robots (voire des cadavres ambulants). D'ailleurs l'analogie se poursuit avec leurs voix métalliques et leurs cliquètements.
Ces êtres n'ont pas grand chose d'humain, et semblent à la recherche d'humanité. Ce sont les grands dirigeants de cet univers qui peuvent "profiter" de la présence d'humaines, ce qui montre bien que l'humanité représente finalement la récompense suprême dans ce monde. Mais c'est une fascination qui n'est pas de notoriété publique. Les autorités du pays entretiennent le mystère et le mythe autour des humains, martelant que ce sont des créatures imaginaires.

Bien sûr dans tout ce fouillis, il y a une histoire d'amour, sinon c'est pas drôle. Et là encore, j'ai été agréablement surprise par la relation entre Anne et Bran Ashelbi (Game of Thrones represent!) qui n'est pas trop stéréotypée. C'est un peu cliché quand même parce qu'ils s'aiment au premier regard, mais ça ne m'a pas gênée plus que ça. J'ai vraiment ressenti la même façon de traiter l'amour que dans Le Chagrin du Roi Mort ou Le Combat d'Hiver.
L'auteur décrit des relations qui ne sont pas idylliques, l'amour et l'affection sont sincères, mais les deux héros doivent franchir des obstacles énormes avant de pouvoir se faire un bisou. Personnellement je suis assez fan de cette "formule" d'amoureux dans les romans.

(attention, cette partie peut représenter un spoiler si vous avez déjà lu le Combat d'Hiver)
Je rajoute quelques mots pour Torkensen, l'ami de Bran, qui me fait terriblement penser à Milos du Combat d'Hiver, qui est un des personnages de fiction que j'aime le plus au monde. Rien que ça. Bon il n'est pas aussi incroyable, mais il est touchant et courageux également.

Si vous avez lu et aimé Terrienne, je vous conseille donc chaudement tous les autres bouquins de Mourlevat.

A bientôt, et bonne lecture !

Tuesday, May 20, 2014

Le coup au coeur, nos étoiles contraires

J'ai fini ce livre hier.

Mon nez est encore rougi.

Mon coeur est encore tout retourné.

Cette lecture m'a fatiguée tant j'ai pleuré.



Nos étoiles contraires, ou The Fault in Our Stars dans sa version originale est LE livre qui a fait parler de lui dernièrement. Même moi qui suis indifférente à l'actualité littéraire, je n'ai pas pu passer à côté, c'est dire.

oui, je prends mes mouchoirs en photo pour illustrer ma tristitude


J'ai quand même mis un peu de temps à commencer cette lecture, parce qu'on va pas se le cacher, le thème du cancer est quand même très très sensible.
En lisant les critiques, j'ai pu voir que ce livre était selon beaucoup de monde, aussi drôle que triste, aussi touchant que révoltant.
Bref, une perle quoi.

Ce livre a été publié dans le rayon jeunesse, et je me surprends toujours à voir le gouffre qu'il peut y avoir entre un livre pour ado et un autre livre pour ado. Ce livre est très réaliste, et pourrait constituer une bonne introduction au thème du cancer.

Quand je l'ai refermé hier soir, j'ai compris pourquoi il avait eu autant de succès.
Tous les ingrédients classiques d'une romance d'ado sont là: des prénoms bizarres (Hazel et Augustus ???), un coup de foudre immédiat, des paysages romantiques, un obstacle qui rend l'amour impossible mais en fait pas trop...

Bien sûr l'obstacle ici, c'est le cancer, cette menace invisible qui attaque leur corps.

une adaptation qui ne sent pas très bon...

J'ai trouvé que tout l'aspect "maladie" était très (trop) bien rendu, notamment avec les joues de Hazel gonflées par la cortisone.

D'ailleurs je prie très fort pour que l'adaptation cinéma respecte ces aspects difficiles du cancer: les sondes, la nausée, la douleur, le regard des autres, le sentiment d'impuissance... Parce que je pense que sinon, ce film ne parlera pas vraiment de cancer, et si on y représente des acteurs frais et dispos à la peau lisse, je serais très fâchée. Je vais sans doute être très fâchée.


post-its= passages qui m'ont touchée à mort

J'ai lu ce livre en seulement trois séances et en trois jours, je l'aurais sans doute lu d'une traite s'il n'avait pas été une épreuve à lire. Je ne veux pas dire par là que c'est mal écrit, où que l'histoire n'est pas intéressante, bien au contraire. Ce livre fait très "vrai", à un point que j'ai eu du mal à le supporter parfois, sans doute à cause de ces trucs personnels qui ne regardent que moi, mais que je suis obligée de mentionner pour expliquer le bouleversement qu'a provoqué ce livre chez moi. J'ai malheureusement croisé le cancer dans ma vie (ce n'était pas moi la malade), et lire des choses que j'ai connu de près a été une véritable épreuve pour moi.
On dirait pas comme ça, ce ne sont que des phrases, mais elles sonnent de façon terrible quand on connaît cet univers. Les petites vérités de Van Houten m'ont vraiment fait très mal aux souvenirs. Ce personnage secondaire est responsable de beaucoup de larmes, bouh le vilain.

Je ne peux d'ailleurs que saluer l'initiative de l'auteur de rappeler que ce livre n'est qu'une fiction. Tout au long du roman, on va effectivement croiser des clins d’œils qui rappellent que ce livre n'est qu'une histoire inventée. L'amour de Gus pour les métaphores en est un bon exemple. Je trouve ce rappel salvateur: les personnages sont faits de papier ma grande, tout va bien, tu es au chaud 
sur ton canapé.


Pour ce qui est de ces êtres de papiers, je me suis très vite attachée à eux, ils sont plus lucides que la plupart des adultes de la vraie vie sur leur situation. La douleur et la mort sont leur quotidien, mais ils continuent de vivre leur vie, Hazel fait des études universitaires, et Gus est au lycée.

Ils doivent faire face au regard des autres, qui ont pitié d'eux parce qu'on sait qu'ils vont mourir, et que c'est triste parce qu'ils ne sont encore que des enfants. Je déteste ces regards, tout comme Hazel, et je préfère également qu'on dise la vérité, même si elle est difficile à entendre.
Ici, la vérité toute crue toute nue vous gifle le visage: on ne nous promet pas un espoir de rémission quelconque, non, il est établit dès le départ que Hazel sera malade toute sa vie (et que donc sa vie sera sans doute courte).

Gus quant à lui, incarne un peu l'idée qu'on a envie de se faire d'un malade du cancer: la personne positive à outrance, qui va se battre pour faire quelque chose de sa vie et que tout le monde admire. Mais on ne tombe pas trop dans la caricature, bien que je tique un peu sur l'accumulation de tant de perfection: il est beau, musclé, il joue aux jeux vidéos, il est protecteur et aimant, héroïque et amputé. Du coup, là, sans mauvais jeu de mots, ce personnage peut paraître boiteux au début du livre.

Les moments émouvants sont très très trèèèès nombreux, tellement qu'avant de me poser pour lire mon livre je m'arrangeais pour ne pas avoir à sortir avec ma tête de cocker triste aux yeux rouges. Je ne peut pas lire ce genre de livre en public, les gens se demanderaient pourquoi je pleure. 

Alors, j'avais lu que ce livre était un ascenseur à émotions, pour moi ça n'a pas vraiment été le cas. Les passages qui sont drôles, voire franchement drôles sont noyés par le reste. Là encore, c'est sans doute à cause de mon vécu, mais je ne trouve pas que ce livre ait suffisamment de joie pour qu'on dise qu'il est aussi joyeux que triste.


Alors bien sûr, je conseille ce livre, à tout le monde, enfants comme adultes, d'autant plus que ce qu'il a une écriture simple (mais des propos durs). Il peut donc se lire facilement par n'importe qui. Et pour peu qu'on arrive à garder énooormément de recul par rapport au cancer, on peut passer un bon moment.



Thursday, May 15, 2014

Au programme, L2 anglais

Je me suis dit que ça pourrait être sympas de vous donner mon avis sur les livres que j'ai étudié en littérature britannique cette année.
La veille de mon partiel, il est temps de faire un bilan !

Je ne fais pas partie de la grande majorité des personnes qui pensent que les livres que l'on doit lire pour les cours sont ennuyeux, difficiles et inutiles. Je pense que si on nous dit de lire ces bouquins, c'est bien qu'il doit y avoir une raison. En plus j'aime beaucoup lire les classiques, il y en a quelques uns qui font partie de mes incontournables. 

Est-ce que ce sera le cas pour les livres ci-dessous ? 
Lisez la suite pour savoir ;)


- Mcbeth, Shakespeare

Je n'ai pas été transportée par la lecture de cette pièce, mais c'est parce que je n'aime pas vraiment lire des pièces de théâtres. Sans la mise en scène, je trouve toujours qu'une pièce est incomplète. Et je n'ai pas eu le temps de voir une quelconque mise en scène, pas étonnant avec tout ce que je devais lire !

Cette pièce parle de McBeth, un noble écossais qui va tuer le roi Duncan pour usurper le trône. On suit le schéma classique du théâtre: un héros plutôt sympas se voit tenté de faire un truc pas bien, tombe dans le piège, doit payer pour ses crimes. Et comme on est dans une tragédie, Mcbeth meurt, parce que c'est un despote quand même.
Ce que j'ai trouvé intéressant par contre, c'est qu'on retrouve beaucoup de schémas Shakespeariens dans les histoires que nous pouvons lire à présent. Et oui, je pense à Game of Thrones, surtout pour la scène où les soldats déguisés en arbres avancent vers le château (dans GOT, c'est une scène du point de vue d'Asha, dans l'intégrale 5)


- A Tale of Two Cities, Charles Dickens

Il faut bien étudier Dickens quand on étudie l'anglais. Le problème c'est que ce coquinou écrit des pavés et que quand même on n'est pas des rigolos, donc on ne va pas se contenter de lire Christmas Carol. Ce livre est donc un des plus court qu'il a pu écrire dans sa vie, et un des moins drôles. Dommage, du coup j'ai l'impression d'être passée à côté de sens de l'humour de l'auteur.

L'intrigue se passe en parallèle entre Londres et Paris, autour de Lucie Manette, son père qui est docteur, et son mari Charles Darnay. Tous trois on des racines françaises, mais comme ça barde à cause de la révolution, Darnay et ses origines nobles sont menacés.

Ce qui m'a plu, c'est que l'auteur critique autant l'aristocratie tyrannique que les révolutionnaires assoiffés de vengeance. Ça donne une nuance inégalable sur ce sujet historique délicat. J'ai aimé le style globalement, même si je ne suis pas encore suffisamment douée pour l'anglais pour saisir toutes les subtilités. En revanche, je me suis franchement ennuyée pendant la deuxième partie. Mais heureusement, le dénouement est absolument prenant !


- Wuthering Heights, Emily Brontë

Je ne vous cacherai pas que c'est mon livre préféré de cette sélection ! C'est le dernier que j'ai lu, et je l'avais déjà lu en français, mais cette redécouverte m'a transportée. Je l'avais lu la première fois à quatorze ans, ça fait donc (déjà!) six ans, et j'ai eu l'impression de ne pas tenir le même livre entre mes mains. A mon sens, c'est ce qui rend un livre incontournable.

C'est l'histoire de Catherine Earnshaw et Heathcliff qui s'aiment tellement que ça les dépasse (et parfois ça engendre énormément de violence), mais qui ne finissent pas ensemble sinon c'est pas drôle. Elle se marie avec un homme qui a une position sociale et lui fait une petite fille du même prénom. Clap de fin, la première Catherine meurt en couche, et Heathcliff est tellement dévasté qu'il va consacrer sa vie à se venger de celui qui lui a volé sa femme, et à attendre de la rejoindre. Catherine 2 se marie avec le fils d'Heathcliff (oui parce qu'il a un fils aussi) pour que le vilain Heathcliff récupère son héritage. Mais la ça fini bien, puisque Catherine II se marie par amour avec le neveu de sa mère. Vous me suivez toujours ?

Bref, je pense sans doute consacrer un article entier pour ce livre tant je l'ai trouvé incroyable, et le parallèle avec ma première lecture en français pourrait être intéressant.
Donc, lisez ce livre il est génial, il changera votre vie, à bientôt pour la revue complète !



- The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, Robert-Louis Stevenson

J'avais aussi déjà lu ce livre en français, et aussi au collège, je devais avoir treize ans quelque chose comme ça. Le livre ne m'avait pas fait une impression de dingue à l'époque, et c'est toujours le cas à cette relecture.

Tout le monde connaît l'histoire, mais je la refais pour ceux du fond: à travers la vision d'Utterson, gentleman victorien exemplaire, on découvre l'histoire du Dr. Jekyll. Grâce à une drogue que ce bon monsieur fait exporter, le docteur parvient à changer d'aspect et de caractère, laissant ainsi ressortir Hyde, la bêêêête qui est en lui.

Beaucoup de gens pensent que Jekyll est le gentil et Hyde le méchant, mais je voulais rétablir la nuance: Hyde est une partie de Jekyll, et pas un méchant à part et totalement autonome. Sinon à part ça, ce genre d'histoire n'est pas ma came. Je préfère quand les dédoublements de personnalités/ différentes facettes d'un personnage constituent un éléments parmi d'autres dans une histoire. Mais du coup, si vous souhaitez comprendre cette thématique, ce livre est bien sûr incontournable.


- Flaubert's Parrot, Julian Barnes

Ce livre est le genre de bouquins qu'on ne lit que si on nous l'a conseillé, parce que sinon, en le feuilletant on peut le trouver un peu conceptuel.
En cours on nous a bien spécifié que ce livre était un mélange de biographie de Flaubert et d'une fiction sur le personnage de Braithwaite. MAIS, comme c'est du post-modernisme (courant littéraire qui mélange toutes les pratiques et les formes littéraires, tout en les contredisant... tout cela est très clair), ce livre est ouvert à beaucoup d'autres formes.C'est en France qu'il a gagné un prix littéraire dans la catégorie "Essai", autant vous dire que je pense que la France n'a pas tout compris au concept du livre.

Bref, nous allons suivre tout au long du livre ce brave Braithwaite qui est totalement passionné par Gustave Flaubert (ou Gourstave Flaubear pour ceux qui aiment rire), et sa quête pour trouver le bon perroquet qui a inspiré Flaubert pour écrire l'Education Sentimentale. Son écriture de la biographie de Flaubert va permettre à Braithwaite de parvenir à parler de sa propre vie et surtout de sa pauvre femme décédée.

Globalement, j'ai beaucoup aimé ce livre, mais vraiment. C'est une expérience à faire au moins une fois dans sa vie. Il n'y a pas une histoire linéaire et bateau, mais une réflexion sur ce qu'est l'écriture d'une biographie, le questionnement de la vérité des faits et ce qu'on veut garder dans cette biographie. On peut lire des lexiques, deux chronologies (une d'un point de vue négatif, l'autre d'un point de vue positif), des sujets d'examens, une lettre fictive... C'est très varié et je ne me suis pas ennuyée une seconde. Le personnage fait des digressions amusantes, on apprend plein de choses qui ont à voir ou pas avec Flaubert.
Quand j'ai vu les critiques Babelio, j'ai trouvé que ce livre n'avait pas été jugé à sa juste valeur, pour moi c'est une expérience très rafraîchissante.



Un petit bilan pour cette année scolaire ?
Je suis comme d'habitude charmée par les classiques.
Certains m'ont plus convaincue que d'autres, mais c'est une question de goût.
Si je ne devais en garder qu'un, ce serait Wuthering Heights, sans hésitation ! Mais Flaubert's Parrot reste une expérience inédite, que je trouve d'ailleurs très sympas au printemps ou en été.

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